Comment faire pour partir voyager en voilier autour du monde ?

Il y a quelques jours en Dominique, nous avons terminé notre dernière session d’immersion pour la saison, accompagnés de Laura et Thomas, eux aussi candidats au voyage. Ces moments privilégiés partagés avec les personnes que nous accompagnons dans leurs projets de vie sont toujours l’occasion de revenir sur la genèse de notre voyage et sur comment nous avons fait pour partir voyager en voilier autour du monde en famille. Car il y a toujours de bonnes raisons pour ne jamais franchir le pas. On se dit que les conditions ne sont jamais assez réunies pour partir, que l’on a pas assez d’argent, que c’est un projet de retraite, que ce n’est pas le bon moment pour les enfants... Pourtant, nous ne sommes pas les seuls à avoir largué les amarres pour partir en solo, en couple ou en famille. Tous les équipages de bateaux que l’on croise au long-cours ont tous suivi un cheminement similaire, tous ont un jour eu une prise de conscience, un déclic qu’ils devaient oser!

Avoir le bon "Mindset"

Pour nous, le déclic est venu après deux semaines de croisière en août 2017, quand Lynne m’a regardé et m’a demandé : « comment ferait-on vraiment pour changer de mode de vie et partir voyager en famille autour du monde? ». Bien que nous y pensions et en parlions depuis longtemps, à l’instant même où elle prononçait ces mots, elle venait de changer d’état d’esprit. Car c’est bien de « mindset » dont il s’agit. Si tu veux changer, il faut arrêter de se trouver des excuses et passer à l’action. Les limites du possible sont celles que tu te fixes toi-même. Et elles sont le plus souvent psychologiques. Si tu penses que tu ne vas pas y arriver, que la marche est trop haute, une chose est certaine, tu n’as aucune chance d’atteindre ton objectif.

Se mettre en mode "projet"

Nous avons donc créé les conditions de notre réussite. Nous nous sommes mis en mode projet, avons fixé une date prévisionnelle de départ et avons bâti un plan d’actions qui nous a permis de larguer les amarres à peine trois ans plus tard.

Aujourd’hui, nous apprécions de partager notre expérience avec celles et ceux qui aspirent au voyage. Et les retours que nous avons de leur part sont forts: « vous nous avez ouvert les yeux au monde du possible », « vous nous avez posé des questions que nous ne nous étions pas forcément posées et qui sont bien plus fondamentales à la réussite de notre projet sur le long terme. » Tout cela est très enthousiasmant!

Et toi, aspires-tu aussi au projet de voyager autrement? Comment peux-tu adopter un « mindset » gagnant et établir un plan d’actions qui t’aidera à franchir les étapes pour te lancer ? Nous pouvons t’aider à y voir plus clair dans tout ça, lever des doutes infondés et te guider dans ta réflexion et tes décisions.

6 leçons après 2 années de voyage en voilier

Les leçons du voyage en voilier

Deux ans, déjà deux ans jour pour jour au moment où j’écris ces lignes que nous avons largué les amarres depuis le port de Canet en Roussillon pour partir à l’aventure autour du monde. Quelles leçons tirons-nous de ces 2 années de voyage en voilier? 

Nous avons parcouru plus de 6.000 miles nautiques, un peu plus de 11.000kms, à travers la Méditerranée, l’Océan Atlantique et la mer des Caraïbes. Et pourtant, notre départ, c’est un peu comme si c’était hier. Nous avons accumulé pas mal de bons souvenirs mais aussi quelques péripéties comme cette première traversée vers les Baléares qui reste bien gravée dans notre mémoire. Nous sommes encore loin d’être des marins aguerris, mais nous avons malgré tout beaucoup appris. Beaucoup appris sur nous-mêmes, sur le bateau, renforcé notre conviction qu’il y a toujours des solutions même dans les situations les plus délicates. Et quel plaisir de pouvoir vivre tout cela en famille tous les jours, de voir les enfants s’épanouir, se responsabiliser, prendre de l’autonomie, développer leur confiance en soi ainsi qu’une panoplie de qualités humaines qui leur seront indispensables dans leur vie.

Il y a beaucoup de choses que nous retenons de ces deux années. Mais pour celles et ceux toujours plus nombreux à vouloir partir et tenter l’aventure en voilier, si nous devions en retenir six à ce stade du voyage, ce serait principalement celles-ci: 

1- Apprivoiser le lâcher-prise

L’une des clés de la réussite d’un voyage en voilier, c’est de parvenir à laisser de côté tous les repères que nous avions à terre pour progressivement se familiariser avec l’environnement marin. Si vous cherchez à reproduire sur un bateau le confort et les facilités que vous aviez en vivant à terre, vous êtes certains de nourrir beaucoup de frustrations. Sur l’eau, tout est différent et souvent plus complexe. Le confort, la logistique, les déplacements, l’entretien. Tout ce qui parait banal dans une maison l’est beaucoup moins dès que l’on met les pieds sur un bateau. Et que vous ayez beaucoup d’argent ou non, cela ne change absolument rien aux défis qui vous attendent. Dans cet univers, ce n’est pas la taille du compte en banque qui compte, mais plutôt la capacité d’adaptation, le pouvoir de résilience, de patience, l’humilité et la débrouillardise.

La clé réside dans l’acceptation à perdre ses repères et à ré-apprendre à évoluer et à s’épanouir dans un nouvel environnement et un nouveau mode de vie. Sur l’eau, ce n’est plus vous qui dictez vos règles, vous devez vous adapter au monde qui vous entoure.

Quand vient la question des enfants, de leur éducation, là encore, le lâcher prise est important. Beaucoup de personnes s’inquiètent pour leurs apprentissages, leur niveau scolaire. La réalité est qu’ils sont à l’école de la vie et bien plus sensibles à l’environnement qui les entourent que la grande majorité des enfants du même âge. Ce mode de vie fait de voyage et de rencontres, parfois dans l’adversité, leur fait développer des aptitudes et des compétences qui leurs seront précieuses pour toute leur vie. Bien sûr il est important de s’assurer qu’ils acquièrent les compétences fondamentales comme lire, écrire, compter. Mais il ne sert à rien de notre point de vue de trop s’obstiner à vouloir leur enseigner comme à l’école. Non seulement il y a plein de situations quotidiennes qui les aident à acquérir ces compétences, il n'y a pas un seul enfant qui ne soit pas attiré ou passionné par un sujet. Mais surtout, ce serait certainement un frein pour profiter pleinement du voyage et des belles surprises qu’il vous réserve.

Les leçons du voyage en voilier
2- Se détacher du superflu

En voyageant en voilier, on se rend vite compte que les choses les plus simples sont souvent les meilleures. Nous apprenons à nous détacher du superflu pour nous concentrer sur ce qui compte vraiment. Nous sommes beaucoup moins pollués par la société d’hyper consommation, par les tentations inutiles, par toutes les polémiques qui font les choux gras des médias et qui exacerbent les tensions entre les gens en stigmatisant souvent les différences et en semant la peur. Le sensationnel s’efface pour laisser place à beaucoup plus d’authenticité, de spontanéité, de solidarité. Il y a une sorte de déconnexion salvatrice qui nous permet de relativiser les enjeux en nous faisant prendre conscience de ce qui compte vraiment. Et tout cela contribue à faire émerger une sorte de plénitude, de bien-être. On remet en question nos anciennes habitudes pour apprécier beaucoup plus la simplicité d’une rencontre, d’un instant à admirer ce que la nature a à nous apporter de plus beau mais aussi de plus simple.

Car au final, n’est-ce pas l’humain et le vivant qui comptent le plus, plutôt que la course effrénée au profit qui créé une société toujours plus individualiste et destructrice? Pour nous, cette conception de la vie dans la simplicité et plus en harmonie avec l’environnement qui nous entoure devrait être une priorité. La vie en voilier aide à cette prise de conscience et à cette déconnexion. Au vu de l’état du monde aujourd’hui, c’est une philosophie de vie qui nous semble bien plus en phase avec les défis que l’humanité doit dès à présent relever…

3- Accepter l’imprévu

Le principe d’un voyage en voilier est que votre plan initial peut rapidement prendre une version B, puis C et éventuellement D. La réalité est qu’il est très difficile de planifier longtemps à l’avance. Généralement, 3 mois est un maximum. En effet, beaucoup de choses échappent à votre contrôle, qu’il s’agisse de la météo, de problèmes techniques à régler sur le bateau ou encore, de l’envie de rester plus longtemps que prévu dans un endroit que vous trouvez agréable et où vous vous sentez bien. En mer c’est la même chose. Il n’y a jamais de petite navigation et même dans un temps calme, vous ne serez jamais complètement à l’abri d’un problème qui vous retardera ou vous obligera à changer votre route. Quant au mouillage, imaginez-vous dans un endroit paradisiaque et en pleine nuit, le vent se lève, le bateau dérape et vous êtes obligé de quitter les lieux en urgence car le mouillage n’est plus tenable.

Ces situations peuvent se révéler très frustrantes, d’autant plus qu’elles sont très inhabituelles dans une vie à terre. Et pourtant, il n’y a pas d’autres choix que d’accepter ces impondérables qui mettent toujours un de peu de piment dans votre voyage, même s’il faut bien avouer que parfois, on s’en passerait bien. Il est inutile de s’énerver, mais plutôt prendre les événements avec philosophie et les accepter tels qu’ils sont. Tout cela fait partie de l’aventure.

Les leçons de la vie en voilier
4- Prendre du plaisir dans la difficulté

Il faut bien se l’avouer, vivre à l’année sur l’eau et voyager en voilier, ce n’est pas toujours facile. Et beaucoup de personnes prétendantes au voyage ont souvent tendance à l’oublier. Derrière la carte postale, les images idylliques, se cache beaucoup de travail, de galères, d’abnégation.  Un voilier nécessite un travail d’entretien quotidien. Et parfois, il faut bien avouer que c’est fastidieux. Finalement, les temps de répit, de détente sont assez rares et loin des idées reçues. Non, vivre sur un voilier ne ressemble aucunement à des vacances permanentes. Et cela nécessite d’avoir de multiples compétences et une bonne dose de curiosité pour pouvoir venir à bout de la plupart des problèmes qui surgissent devant vous. Autant dire que si vous souhaitez juste prendre du bon temps, que vous n’avez pas la passion pour ce que vous faites, que vous n’êtes pas curieux et que travailler dur et longtemps dans des espaces souvent peu accessibles n’est pas votre tasse de thé, il vaut mieux que vous renonciez à vos rêves d’évasion sur l’eau. 

Pour parvenir à apprécier ce mode de vie, il vous faudra prendre du plaisir à apprendre et à ré-apprendre, à démonter et remonter vos équipements, à vous familiariser avec les travaux manuels de toutes sortes. Vos efforts seront toujours récompensés par la satisfaction d’avoir accompli quelque chose qui vous permettra de pouvoir poursuivre votre voyage. Un peu comme un sportif qui s’entraîne dur, qui souffre parfois, mais qui au final, éprouve beaucoup de satisfaction à progresser pour devenir meilleur.

5- Accepter sa vulnérabilité

Voyager en voilier, c’est la garantie de passer par tout un tas d’émotions, positives comme négatives. Les hauts sont très hauts et les bas, très bas. Il n’y a pas vraiment de juste milieu. Autant le sentiment de plénitude peut être à son sommet en découvrant un endroit paradisiaque, autant l’impression d’inconfort, le stress dans des conditions de navigation difficiles peuvent être tout aussi déstabilisants. L’élément marin nous rend vulnérable, que l’on soit novice ou aguerri. Il est sain de laisser aller ses émotions, de les accepter telles qu’elles sont. Si à terre vous étiez de nature toujours positive avec beaucoup de confiance en vous, il n’est pas impossible que la confrontation avec les éléments vous mette dans des situations inhabituelles dans lesquelles vous vous sentirez peu à l’aise et qui vous ferons perdre au moins ponctuellement votre enthousiasme. Le meilleur conseil que l’on peut donner est de parvenir à mettre son égo de côté, de rester humble et d’accepter que nous ne sommes pas grand chose face à la nature.

Les leçons du voyage en voilier
6- Profiter du moment présent

Depuis toujours, l’un des meilleurs endroits que nous ayons trouvé pour nous ressourcer a été sur l’eau. Quelques heures de navigation et c’est quasiment la garantie d’être dépaysé, de vivre un moment hors du temps et de se ressourcer. Lorsque l’on vit à bord à temps plein et que l’on voyage en voilier, le dépaysement n’est pas toujours immédiat. Au contraire, il est facile de se laisser dépasser par le quotidien. Et à quoi bon choisir ce mode de vie si c’est pour se retrouver pris au piège des mêmes choses que lorsque nous vivions à terre, générant souvent angoisses, stress, mais aussi en s’imposant ses propres contraintes.

Prenez le temps d’apprécier le moment présent, de chérir chaque lever et coucher de soleil, de contempler ce qui vous entoure. La beauté réside dans la simplicité. Ne passez pas à côté des rencontres impromptues avec votre voisin de mouillage. Vous serez surpris de la richesse de chaque parcours, vous partagerez de belles expériences et même si c’est éphémère, cela restera toujours un moment fort de votre voyage….

Les leçons de la vie en voilier

Les 5 raisons de partir voyager en voilier

Au cours des derniers mois ou des dernières années, ne vous êtes-vous jamais dit que vous aviez envie de tout plaquer pour faire autre chose, sortir de votre routine quotidienne, vivre pleinement ce à quoi vous aspirez le plus avant qu’il ne soit trop tard? Après tout, nous ne savons jamais de quoi est fait demain et nous pourrions vite regretter de ne pas être allé au bout d’un projet qui nous tient à coeur, quel qu’il soit…

C’est ce qui s’est passé pour notre famille il y a un peu plus de deux ans. Nous n’étions plus vraiment en phase avec la société dans laquelle nous vivions, nous aspirions à autre chose avec plus de sens, plus proche de nos convictions et de nos valeurs. Nous voulions démontrer à nos enfants qu’il existe des modes de vie alternatifs, leur faire découvrir toute la richesse du monde et des gens malgré les différences de cultures. Pour nous, partir voyager en voilier s’est imposé comme une alternative idéale. Nous faisions déjà de la voile pendant les périodes estivales et ce sentiment de déconnection, de simplicité nous séduisait.

Bien sûr, il y a toujours de bonnes raisons pour ne jamais partir. La réalité peut vite nous rattraper et changer radicalement de mode de vie demande du courage. On se jette dans l’inconnu, on sort de notre zone de confort, on expose nos vulnérabilités. Et face à ces difficultés, beaucoup renoncent avant même d’avoir essayé, par peur de se tromper ou de ne pas réussir. Ces ressentis sont pourtant normaux et sains. Nous n’avons pas échappé à ces questionnements. Mais une fois nos craintes et nos doutes surmontés, nous avons franchi le pas, sans regrets. Et si c’était à refaire, nous le referions sans hésiter. Car malgré des défis, ce mode de vie sur l’eau nous apporte énormément de satisfaction.

Alors voici pour nous les 5 raisons de partir voyager en voilier.

1. L’océan, un dernier espace de liberté

La vie à terre nous emprisonne dans un fonctionnement routinier où tout est codifié, régulé, à tel point que ça devient oppressant. Nous sommes finalement prisonniers d’un quotidien rythmé par le travail, l’école des enfants, où le temps ne nous appartient plus vraiment. Quelques jours de répit par an ne suffisent plus à éviter l’implosion, les burnouts, les « craquages » qui viennent polluer notre équilibre de vie. 

Sur la mer, le rapport au temps est différent. Chaque instant est apprécié à sa juste valeur avec cette impression de lenteur qui apaise. Et puis il y a cette ouverture vers le monde, où contempler l’horizon nous donne envie de découvrir de nouveaux espaces, de vivre de nouvelles aventures. Le simple fait de hisser les voiles nous ouvre un champ de possibles et nous porte vers de nouvelles opportunités, de nouvelles rencontres. En mer, nous avons un peu l’impression d’un monde sans frontières, même si évidemment, nous ne coupons pas avec les formalités d’entrée dans les pays que nous visitons. Mais elles ont un goût différent, certainement plus authentique, plus convivial et chaleureux. Et le fait d’atteindre un nouveau pays par la mer procure un sentiment de satisfaction immense. Il ne s’agit plus de débarquer d’un avion après 8h de vol dans le confort, mais bel et bien de savourer le voyage et le chemin accompli, au cours duquel nous aurons de nouveau appris beaucoup de choses, sur nous-mêmes, sur notre environnement. 

2. Une vie minimaliste, loin du tumulte des villes et de l’hyper-consommation

Partir voyager en voilier, c’est se détacher de tout ce qui est superflu et en particulier du matériel. C’est lorsque l’on déménage d’une maison à un bateau que l’on s’aperçoit à quel point nous stockons des choses inutiles. Le grand mal de notre société moderne… En voilier, nous revenons à l’essentiel. Et l’on prend très vite goût à cette vie minimaliste, y compris les enfants qui retrouvent très vite le plaisir de profiter de l’environnement qui se trouve autour d’eux.

Lorsque l’on voyage en voilier, le plaisir ne réside pas dans l’achat du dernier gadget à la mode, mais plutôt dans l’excitation de ce que l’on va découvrir à la prochaine escale, au bonheur de contempler l’océan, d’admirer les dauphins qui viennent jouer devant l’étrave. Finalement, on s’aperçoit que le bonheur ne se trouve pas dans la quantité de choses que l’on possède, mais tout simplement dans la capacité à vivre en harmonie avec ses valeurs et de s’enrichir de cultures et d’expériences différentes. 

Traversée de l'Atlantique

3. Une empreinte écologique limitée, un mode de vie plus durable en harmonie avec la nature 

Il ne fait plus aucun doute que le mode de vie occidental nous mène tout droit dans le mur à plusieurs niveaux. La course à la croissance économique détruit notre planète et le vivant. Une nouvelle fois cette année, la date de dépassement mondiale, date à laquelle l’humanité a épuisé toutes les ressources que la planète peut produire en une année, est tombée le 28 juillet. En France, elle était le 5 mai… Nous sommes en train de nous auto-détruire et ce processus est exponentiel.

Partir voyager en voilier permet à notre échelle de faire un geste pour la planète en vivant en toute autonomie ou presque. Nous portons en permanence attention à notre consommation énergétique et nous sommes conscients de la quantité d’énergie que nous utilisons. L’électricité nous est fournie par le soleil, le vent, ou la mer. Nos voiles sont notre moteur principal et selon les zones de navigation, il est possible qu’un plein de carburant dure plusieurs mois. Quant à la nourriture, elle provient le plus possible de circuits courts et locaux, la pêche restant un plaisir pratiqué de façon raisonnée uniquement pour subvenir aux besoins du bord. L’utilisation de l’eau est aussi maîtrisée car nous avons conscience de sa rareté. Nous produisons également beaucoup moins de déchets au quotidien.

Ce mode de vie implique de fait le développement d’une conscience environnementale devenue indispensable de nos jours.

4. Redonner de la valeur aux relations humaines, à l’entraide

En voilier, la solidarité fait partie des valeurs ancrées dans l’esprit de chaque marin. Si vous ne connaissez presque pas vos voisins à terre même après plusieurs années de vie au même endroit, soyez certain(e) qu’en bateau, dès votre premier mouillage, vous risquez d’être invité(e) pour un apéro improvisé.

Dans ce mode de vie, il y a toujours quelqu’un qui veille sur vous, sur votre bateau. Il existe une solidarité collective qui fait du bien, doublée de respect et d’humilité probablement liées au fait que chacun sait ce que les uns et les autres ont traversé pour arriver là où ils sont. Il n’y a souvent pas de jugement, surtout de la bienveillance, bien éloigné de l’esprit individualiste qui règne en maître dans nos vies citadines.

5. Une ouverture d’esprit incomparable pour les enfants

Les voyages forment la jeunesse. Et bien pour les enfants, partir voyager en voilier apporte bien plus que ça. C’est une source d’épanouissement, de développement personnel et d’ouverture d’esprit incomparable. Après seulement quelques mois passés à bord, vous verrez vos enfants se transformer. Ils seront beaucoup plus ouverts au monde, beaucoup plus autonomes, prendront beaucoup plus de responsabilités et de confiance. Socialement, ils auront un contact bien plus facile avec les gens, quelles que soient leur culture, leur origine, leur langue. Tout cela en feront un peu des caméléons. Ils parviendront à s’intégrer dans n’importe quel groupe, y compris avec d’autres enfants d’âges très hétérogènes. Ils auront un sens du contact beaucoup plus facile avec les adultes également.

En bref, ils seront équipés pour aborder les challenges de la vie en ayant développé des savoirs-être et des savoirs-faire indispensables à la vie en société. 

Partir voyager en voilier

Tout cela vous donne envie, vous inspire, vous séduit? Alors qu’attendez-vous pour vous lancer dans une nouvelle aventure? Nos limites sont celles que nous nous imposons nous-mêmes. Le premier pas est souvent le plus difficile à franchir. Parlez-en avec votre conjoint(e), donnez du sens à vos actions, définissez un plan, créez les conditions pour réussir votre transition vers un nouveau mode de vie, fixez-vous une date et hop, il ne vous reste plus qu’à larguer les amarres…!

Préparer son voyage en voilier: 5 choses à savoir avant de partir

Voyage en voilier

Il faut bien le reconnaître, le voyage en voilier fait rêver. Ce mode de vie procure un sentiment de liberté avec des escales dans des criques désertes et des couchers de soleil hors du commun. D’ailleurs, de plus en plus de familles et couples se lancent dans l’aventure, histoire de sortir de la routine quotidienne pour une ou plusieurs années. Mais si cette part de rêve existe bel et bien, il serait hasardeux de penser qu’il en est toujours ainsi. En effet, il existe une partie immergée de l’iceberg dont on ne vous parle pas avant de partir en voyage en voilier. Pour le coup, elle est quelque peu éloignée de la carte postale, peut devenir parfois éprouvante et conduire même les plus téméraires à l’abandon d’un projet pourtant construit de longue date.

Eviter l’abandon dès les premières semaines

Le premier réflexe de tout équipage candidat au long voyage est avant tout de se préparer « techniquement » . Choix et préparation du bateau, équipements, sécurité, confort, budget, assurance, cours de voile, de mécanique etc., sont logiquement les premières choses qui viennent à l’esprit et auxquelles chacun porte une importance majeure. Malgré la meilleure préparation possible et parfois des années de sacrifices pour pouvoir partir, il n’est pourtant pas rare de voir des familles ou des couples abandonner dès les premiers mois de l’aventure. 

Au cours de notre voyage, nous avons vu plusieurs bateaux qui dès l’étape Gibraltar ou Canaries, sont restés à quai… Et il y a une bonne raison à cela! Se lancer dans ce style de vie est difficile, c’est même un parcours semé d’embûches. Cela va bien au-delà de la navigation en elle-même, surtout lorsque chaque journée réserve son lot de surprises et de défis. On peut comprendre la déception ou la frustration qui envahit les personnes qui ont dû abandonner trop tôt, peut-être en s'apercevant que ce mode de vie n'était pas fait pour elles... Mais comment auraient-elles pu se préparer autrement, auraient-elles pu éviter un arrêt si brutal ?

En plus de la préparation « technique », il est à mon avis tout aussi essentiel de préparer son voyage en voilier mentalement, en équipage, pour mieux affronter les défis qui nous attendent, et n'occulter aucun sujet tabou.

Voici donc 5 choses dont on ne vous parle pas ou peu avant de partir en voyage en voilier mais qui sont importantes à garder à l'esprit pour mieux aborder les prochains défis que ce mode de vie vous réserve.

1- Vous devrez savoir tout faire sur le bateau et vous serez mis à l’épreuve presque tous les jours.

Au large c’est une évidence, s’il arrive un problème, on ne peut compter que sur soi-même. Nul besoin d’être spécialiste de tout, mais il est important de bien connaître son bateau et de faire preuve de curiosité pour au fur et à mesure, comprendre le fonctionnement des  appareils et circuits que vous avez à bord. Un jour vous devez être mécanicien, le lendemain électricien, le sur-lendemain agent d’entretien et ainsi de suite… Si cela peut paraître amusant au départ, vous pourriez vite vous lasser en comprenant que la moindre petite réparation pour laquelle vous pensiez passer 30min, se transforme en chantier d’une demi-journée à cause de 2 foutues vis que vous n’arrivez pas à défaire depuis 2h… Sans aucun doute, vous vous énerverez contre l’ingénieur qui a eu la bonne idée d’installer un relais électrique dans un recoin inaccessible et où vous ne pouvez glisser que 3 doigts pour pouvoir refaire vos connexions. Le tout bien sûr en jouant au contorsionniste préparant son numéro de cirque, sinon ce serait encore trop facile!…

En fait, la liste des bonnes raisons pour s’énerver peut être longue si vous n’entretenez pas votre zénitude. Et que dire quand Murphy s’en mêle avec sa fameuse loi?… Car oui, c’est un peu comme les trains, un problème peut en cacher un autre. Et c’est malheureusement quand on en a le moins envie que ça arrive…

En bref, vous devrez démontrer des qualités de résilience, de patience et de bon sens. Souvent rien n’est trop compliqué, mais l’accumulation de petits soucis peut facilement conduire à l’épuisement. Et soyez rassuré, que votre bateau soit neuf ou d’occasion, personne n’est épargné. Heureusement, le milieu nautique fait encore preuve de solidarité et vous trouverez toujours un autre plaisancier pour venir vous aider ou tout simplement vous soutenir dans vos épreuves. La clé de la réussite question maintenance et entretien de votre bateau? En faire un peu tous les jours ou tout du moins de façon régulière, et ne pas attendre que votre liste de choses à faire s’allonge car sinon, vous serez vite débordé..

2- Les navigations peuvent être une source d’angoisse et pas toujours une partie de plaisir

La plaisance se démocratisant et l'électrochoc du COVID aidant, de plus en plus de personnes aspirent à profiter de la vie et à plus de liberté en partant en voyage en voilier. Souvent elles ont peu d’expérience de la navigation. D’un côté, il est plaisant de voir que l’évasion en bateau devient plus accessible que par le passé avec le développement de la technologie et de l’électronique. Toutefois, il ne faut pas oublier que la mer est un environnement hostile que l’on ne contrôle pas. Et s’il y a une chose qui ne s’improvise pas, c’est le sens marin. Mais qu’est ce que ça peut bien être?… Avec l’expérience, on développe des aptitudes à observer, à anticiper et à faire les bons choix avant qu’il ne soit trop tard. Cela ne nous met pas à l’abri du mauvais temps ou de mauvaises surprises, mais ça peut permettre d’éviter des situations qui empirent et finissent par devenir dangeureuses pour le bateau et l’équipage.

Tous les marins aguerris ont fait face au mauvais temps, qu’il soit annoncé ou pas. S’ils savent le gérer la plupart du temps, qu’en est-il pour des personnes novices qui se retrouvent en pleine nuit pris dans 40 noeuds et des vagues de 3 à 4 mètres?… Il y a forcément de quoi générer de l’angoisse et de la peur qui peut facilement dégouter même les plus motivés! Et même si sur le moment le coup est encaissé, il n’est pas rare d’avoir des personnes qui réagissent à posteriori, un peu comme les soldats qui reviennent de combat et qui développent des syndromes post-traumatiques, laissant des traces difficiles à effacer.

Pour éviter d’en arriver là, chacun doit être en mesure de progresser à son rythme. Inutile de se lancer dans de longues traversées quand on en a jamais fait. Il est préférable d’y aller progressivement. Ne vous lancez pas dans une navigation de nuit d’un trait, mais peut-être commencez par naviguer sur une courte distance en début de soirée, ou partir un matin avant le lever du soleil. Cela vous mettra en confiance et vous permettra de prendre vos repères petit à petit.

Et que dire du mal de mer qui peut guetter n’importe qui n’importe quand?… Là aussi, c’est un facteur qui peut facilement gâcher le voyage en voilier par l’inconfort que cela crée.

Enfin, je terminerai par le fait que les perceptions entre les hommes et les femmes ou encore entre un novice et un confirmé sont très différentes. Les notions d’appréciation du risque, de plaisir en navigation peuvent être à l’opposé, d’autant plus lorsque des enfants sont à bord. Car l’inconfort de l’un peut devenir une source de stress pour les autres. La communication est donc essentielle pour que les choix soient faits ensemble et que tout le monde puisse se sentir le plus à l’aise possible. 

Ah et j’allais oublier! Non, la Méditerranée n’est pas synonyme de tranquilité. Bien au contraire, c’est une mer capricieuse qui n’épargne personne, y compris en plein été... Veillez donc à bien choisir votre bassin de navigation lorsque vous débutez, même si parfois, nous n'avons pas toujours le choix...

3- La vie au mouillage n’est pas toujours un long fleuve tranquille

Ah la belle vie! Cocktail sur le pont au coucher du soleil, baignades dans des eaux cristallines avec l’eau à 28°. C’est ça le voyage en voilier! Effectivement il y a de ça, et ce sont des moments que l’on apprécie à leur juste valeur et qui nous font bien sentir que nous sommes privilégiés. Et franchement, quoi de mieux que de pouvoir se retrouver avec les bateaux copains pour un apéro improvisé, voir les enfants sauter dans l’annexe pour rendre visite aux copains et copines et prendre leur autonomie. Pour tout cela, la vie au mouillage est très agréable.

Mais il peut y avoir une contrepartie non négligeable, celle de toujours être en alerte sur ce qui se passe autour de soi. Car tous les mouillages ne sont pas toujours bien protégés et il n’est pas rare de se retrouver surpris par du vent qui fait tourner le bateau dangereusement, ou encore une houle subite qui se met à vous faire danser de façon très inconfortable. L’application Navily est une bon outil pour pouvoir apprécier la protection des mouillages et les types de fonds. Ainsi on peut apprendre à anticiper les choses. 

Parfois, ce sont les autres bateaux autour qui peuvent représenter un danger selon la façon avec laquelle ils ont ancré. Il faut donc garder un oeil attentif sur ce qui se passe. En croyant bien faire vous avez installé un orin au-dessus de votre ancre? Pas de chance, un bateau l’a pris pour une bouée d’amarrage et est venu s’attacher dessus… Et vous voilà en train de déraper car votre ancre n’est plus accrochée… Ce sont autant de situations qui peuvent se produire et qui ne sont pas si rares que ça.

Et lorsque la nuit tombe et que le vent monte subitement, vous serez bon pour veiller dans le cockpit ou tout du moins, rester en alerte, à l'écoute de votre bateau.

Vous l’aurez compris, au mouillage, il ne s’agit pas que de planter l’ancre et de profiter de votre coin de paradis. Et si vous devez quitter le bateau pour une ballade à terre, une bonne pratique consiste à laisser son numéro de téléphone bien visible pour que l’on puisse vous prévénir si jamais il se passait quelque chose pendant votre absence. 

4- La promiscuité, le stress et l’inconfort peuvent venir à bout de l’harmonie au sein de votre équipage

En bateau, les hauts sont très hauts et les bas peuvent être aussi très bas… Les émotions sont décuplées et peuvent mettre parfois nos nerfs à l’épreuve. Or chaque membre de l’équipage doit pouvoir trouver son compte dans le voyage, les envies de chacun doivent pouvoir être respectées. Car la promiscuité permanente n’est pas toujours facile à vivre, même quand on s’aime énormément!

Pour surmonter ce défi, certains équipages mettent en place des « conseils de bateau ». Une fois par semaine, l’équipage se retrouve pour parler sans filtre de ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas, de ce qui a déplu ou qui a été apprécié pendant la semaine. Que l’on soit en famille ou avec des équipiers de passage, cette solution peut être intéressante à condition que le maître mot soit le respect lors de chaque échange.

Les sorties à terre sont essentielles. Elles offrent un espace de décompression, permettent à chacun de s’isoler. Si vous êtes en famille, n’hésitez pas à vous accordez du temps en couple, seulement à deux. Ça parait facile et évident, mais lorsque l’on vit sur l’eau, la logistique est tout de suite un peu plus complexe qu’à terre. Si on veut employer un terme à la mode, ce serait celui d’agilité.

Et bien souvent, au même titre que l’on a besoin de vacances lorsque l’on vit à terre pour faire une coupure et décompresser, il est important de déconnecter de la vie en bateau au moins une fois par an. Car comme on dit en sport, si on veut pouvoir durer, les temps de récupération sont aussi importants que les temps de travail. Et une coupure de quelques semaines à terre pour retrouver la famille ou les amis vous fera le plus grand bien. Vous apprécierez encore plus de revenir dans votre petit cocon pour repartir de plus belle à la découverte de nouvelles escales.

5- Le voilier est le moyen le plus cher de voyager gratuitement!

Si certains aspects de la vie en bateau présentent des avantages, celui du budget en revanche peut vite s’avérer être délicat. Tant que tout va bien, le voyage en voilier reste plutôt économique. En revanche, lorsqu’une avarie se produit, cela peut vite se chiffrer en milliers d’euros.

Même avec un bateau bien entretenu, personne n’est à l’abri de frais d’entretien et de réparation importants. D'après l'expérience de nombreux navigateurs, il faut compter environ 10 à 12% de la valeur du bateau en coûts d’entretien annuels. Et cela, en faisant un maximum de choses soit même afin d’économiser des frais de main d’oeuvre. 

L’un des principaux conseils que l’on puisse donner est de ne pas voir trop grand à l’achat du bateau. Car plus un bateau est grand et complexe dans sa construction et ses équipements, plus il sera coûteux en entretien. Il est donc nécessaire de bien étudier son budget dans la phase de préparation de son voyage et de ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre. L’important est avant tout que votre bateau vous emmène là où vous le souhaitez et en sécurité!

Une magnifique expérience malgré tout!

Si ces 5 points de vigilance sont à garder à l’esprit, il n’en reste pas moins que le voyage en voilier offre des expériences inoubliables et hors du commun. La communion avec la nature, les rencontres au fil du voyage, l’avantage de pouvoir se déplacer avec sa maison, la déconnexion et le plaisir d’une vie plus minimaliste et plus authentique n’ont aucun égal.

Et une fois que vous aurez surmonté ces quelques défis, nul doute que vous trouverez l’équilibre qui vous convient pour pouvoir profiter pleinement de chaque instant.

Réussir son changement de vie: S’inspirer plutôt que se comparer

Lorsque j’ai évoqué pour la première fois l’option de vivre sur un bateau il y a bientôt 8 ans, les premières réactions de Lynne étaient plutôt réservées. « On a le temps », « on a pas assez d’argent », « C’est un projet de retraite », « Comment va t’on faire professionnellement »… La grande majorité des arguments avancés étaient tous orientés pour ne pas le faire et se lancer. Et en commençant à regarder ou observer celles et ceux qui avaient franchi le pas, là aussi il y avait toujours un argument pour dire que leurs conditions étaient bien meilleures que les nôtres pour se lancer.

Croire en ses capacités

Or la capacité à changer de vie n’est pas forcément liée uniquement aux conditions matérielles, financières ou à de la chance. Il n’y a jamais de meilleur moment pour entreprendre un changement. C’est plutôt une question de volonté et d’être en mesure de se créer les conditions pour pouvoir l’accomplir. Le jour où nous avons décidé de franchir le pas, ce qui nous a le plus aidé a été de nous inspirer de ceux qui avaient réussi plutôt que de nous comparer à eux.

Bâtir sur ce que l'on maîtrise

En effet, il ne faut pas tomber dans le piège de regarder tout ce que les autres ont ou font. Nous ne connaissons jamais assez leur histoire, on ne voit souvent que la partie émergée de l’iceberg mais jamais les efforts et les sacrifices que ce changement a demandé. Alors au lieu d’avancer sur son projet, on nourrit des frustrations, de la jalousie et il est facile de se retrouver bloqué ou découragé. Le plus important réside avant tout dans le fait de construire un projet de changement à sa mesure, avec ses moyens du moment, et de bâtir sur des éléments que nous pouvons maîtriser. Tout le reste n’est que superflu et contribue à nous faire douter ou à nous frustrer.

Ne pas dévier de ses valeurs et convictions!

Avant tout, entreprendre un changement de vie doit nous permettre de nous épanouir, de nous rapprocher de nos valeurs et de nos convictions. Le sens que l’on donne à notre projet est la clé pour pouvoir réussir et être en mesure de passer par-dessus les difficultés et les défis qui vont surgir devant nous. Et au fur et à mesure que l’on avance, il est essentiel de nourrir et de valoriser le positif en regardant le chemin que l’on a parcouru plutôt que toutes les choses que nous n’avons pas encore accomplies.

Rester positif!

C’est un peu l’art de la pensée positive tout en s’entourant et s’inspirant de personnes qui nous apportent l’énergie positive et qui nous donne chaque jour un peu plus l’envie d’avancer et de nous découvrir!