Partir ou ne pas partir, c'est bien le questionnement et les incertitudes qui nous trottent dans la tête ces jours-ci après l'annonce d'un nouveau confinement. Depuis début octobre, nous avons envisagé de finalement quitter notre port d’attache début novembre, pour retrouver un peu plus de chaleur et de soleil plus au Sud, du côté de l’Espagne. Notre date de départ était fixée d’abord au 1er Novembre, puis à partir du 6 novembre après que j’ai pu honorer un rendez-vous professionnel et que Lynne ait terminé ses démarches pour obtenir sa nationalité française.
L'impatience prend le dessus
Ces derniers jours, nous avons vu partir nos deux bateaux-copains Niue et Vahana qui ont mis le cap sur les Canaries. Ne pas partir n'était pas une option envisageable pour eux qui ont mis tout en oeuvre pour limiter les incertitudes et ne pas être bloqués par l'annonce d'un nouveau confinement. Nous avons passé d’excellents moments avec eux et les enfants se sont régalés à jouer tous ensemble. Ces rencontres nous ont réellement projetés dans le voyage et ont contribué à accélérer notre impatience de partir. Mais voilà que le gouvernement vient d’annoncer un nouveau confinement pour au moins un mois... si nous pensions que les mesures sanitaires pour lutter contre le virus allaient se durcir, nous n’envisagions pas un confinement quasi total. Nous nous projetions plutôt sur un confinement le week-end avec un couvre-feu plus tôt les soirs de semaine. Cette option nous aurait laissé la possibilité de partir un jour de semaine, rejoindre d’abord les Baléares puis nous retrouver en fin d’année vers Carthagène par exemple ou même encore un peu plus au Sud pour passer les fêtes.

L'espoir de pouvoir partir avant la fin d'année
Avec l’entrée en vigueur du confinement, nous sommes désormais suspendus à l’arrêté de la préfecture maritime qui devrait préciser les conditions pour les activités nautiques et la navigation. Nous espérons vraiment que nous ne serons pas bloqués au port jusqu’à la fin de l’année, date à laquelle nous devrons de toute façon libérer notre place après que nous ayons déposé notre préavis de départ.
Ça peut paraître un peu égoïste surtout dans cette période où on nous demande de réaliser une nouvelle fois un effort collectif pour lutter contre l’épidémie. Mais finalement, sur un voilier, nous sommes de toute façon confinés volontairement. Nous sommes aussi conscients que partir ne garantit pas de ne pas nous retrouver bloqués ailleurs en Espagne avec des contraintes encore plus fortes qu’en France, une potentielle quarantaine ou le passage de tests réguliers.
Nous sommes prêts à partir
Aujourd’hui le bateau est fin prêt pour notre départ. Nous avons terminé de régler les derniers petits détails, notre dessalinisateur fonctionne, nous offrant toute l’autonomie dont nous avons besoin pour naviguer et privilégier les mouillages plutôt que les ports. Nous sentons monter l’impatience de larguer les amarres pour de bon. Nous avons hâte d'offrir à nos enfants cette découverte du monde, cette liberté, dans une période et un climat plutôt moroses, anxiogènes, qui n’encouragent ni à l’optimisme, ni à un avenir meilleur tellement la nature humaine a tendance à reproduire sans cesse des schémas destructeurs pour notre environnement.