Alors que l’automne est déjà bien installé, nous en profitons pour faire un petit retour sur un été de navigation qui nous a donné un avant-goût de liberté.
Prendre ses marques
Nous avons pris le temps de partir pendant presque un mois pour éprouver le bateau mais aussi pour permettre à l’équipage de prendre ses marques. Pour Lynne, ça a été l’occasion de faire ses premiers quarts de nuit, de découvrir plusieurs techniques de mouillage et d’amarrage, de prendre confiance dans ses capacités à faire marcher le bateau. Elle est devenue de plus en plus autonome au fur et à mesure des sorties, à tel point qu’elle ne craint plus de faire certaines manœuvres de port en tenant la barre. Pour les enfants, ils se sont très bien fait à la vie de marins et ont pu profiter au maximum des mouillages. Par moment, on se demandait s’ils ne passaient pas plus de temps dans l’eau plutôt qu’hors de l’eau. Mais quel bonheur de les voir évoluer librement, de prendre des responsabilités, de s’impliquer dans les manœuvres et surtout, de profiter au maximum de l’instant présent. Pour ma part, je me suis rassuré dans mes capacités à gérer le bateau et l’équipage, éviter le stress, les éventuelles mutineries ou crises d’angoisse. La communication a plutôt été positive et efficace.



Le plaisir de naviguer et d’accueillir
Cet avant-goût de liberté en navigation cet été n'a fait que se renforcer au cours des presque 1000 milles (un peu moins de 2.000kms) à la voile que nous avons parcourus avec toujours du monde à bord. Car avoir un bateau pour nous, c’est aussi l'envie de partager, de faire découvrir et de transmettre notre passion aux gens que l'on apprécie, que ce soit pour de longues ou de courtes navigations. Nous avons eu de la visite tout au long de l’été pour nous accompagner, et nous nous sommes régalés de naviguer avec nos ami-e-s. Nous nous sommes sentis choyés ! D’ailleurs, certains ont parfaitement joué leur rôle en nous aidant à éprouver le bateau et à accélérer la casse de ce qui devait nous lâcher!! Dédicaces spéciales pour Pirat Oliv et Thierry qui nous ont permis respectivement de renforcer l’axe de barre bâbord qui avait laché et de ressouder la table du cockpit qui devenait sérieusement bancale ! Pour le reste, nous nous en sommes très bien tirés malgré quelques petits soucis d’enrouler de génois, un filtre de décanteur encrassé et un moteur d’annexe toujours très capricieux qui nous a obligé à ramer tout l’été pour rejoindre la terre...
Nos escapades nous aurons donc amenées dans les Calanques de Cassis, à Toulon où Mathieu n’a pas pu s’empêcher de faire une revue de toute la flotte de la marine française en commençant par le porte-avions Charles de Gaulle. Toute la famille a aussi découvert Porquerolles, le Cap d’Agde, puis Begur en Espagne, Port de la Selva, Cadaques. Nous avons aussi fait plusieurs sorties sur 1 ou 2 journées vers Collioure et Paulilles, une anse qui n’a rien à envier aux plus belles criques de la Costa Brava.


De belles rencontres
Au fil de nos navigations et de nos courtes escales nous avons fait de belles rencontres, comme par exemple cet apéro dînatoire improvisé à Saint-Mandrier avec une famille qui suit nos aventures. Mathieu a pu se régaler avec son nouveau copain même si nous sommes repartis trop vite... Ce séjour improvisé à deux bateaux à Port de la Selva avec quelques aventures en annexe par 35 noeuds de vent restera aussi un beau moment de cet été. Mais globalement tous les instants passés à bord nous ont offert leurs lots de belles surprises, jusqu’à ce dimanche de septembre où nous avons croisé la route d’un énorme poisson lune, d’un petit requin et d’un rorqual commun, le deuxième plus gros mammifère marin de la planète après la baleine bleue. Un moment magique qui a largement compensé tous les dauphins que nous n’avons pas vus pendant tout notre périple estival...


La solidarité et l’entraide
L’un des autres côtés de cette nouvelle vie que nous apprécions, c’est l’ambiance de ponton. Il s’installe naturellement une solidarité et une entraide qui dépasse de loin les clivages sociaux que nous pouvons connaître au quotidien. Spontanément les autres plaisanciers viennent aider lors des arrivées au port, proposent leur aide quand il y a des problèmes mécaniques ou des choses à fixer sur les bateaux. Cette solidarité tranche vraiment avec l’individualisme ambiant des grandes villes. Il faut dire que là où nous sommes à Canet, nous sommes particulièrement choyés en terme de voisinage. Nous sommes une petite communauté qui partageons pour beaucoup les mêmes valeurs et la même passion pour la mer et les bateaux. Il n’y a pas une fin de semaine où nous ne nous sommes pas retrouvés avec du monde attablé dans notre cockpit, ou en train de partager un apéro improvisé sur un bateau voisin. L’occasion évidemment pour chacun de nourrir ses rêves de long voyage et de raconter ses histoires de mer!

Le besoin et l’envie de prendre le large
Après 7 mois de vie à bord et un avant-goût de liberté, cet été de navigation bien rempli n'a fait que renforcer notre envie de partir loin. Si le Coronavirus est venu changer un peu nos plans et malgré l’aspect confortable d’être au port, nous sommes en train de re-planifier notre itinéraire pour pouvoir larguer les amarres rapidement. Déjà cet automne nous devrions aller trouver le soleil un peu plus au sud avant de quitter Canet en début d’année prochaine. Nous nous sommes bien ajustés même si forcément nous avons toujours des inquiétudes et quelques questions....
