L'art des travaux invisibles
Nous venons de terminer deux semaines sur le bateau avec les enfants pour commencer à passer au travers de la check-list des préparatifs. La deuxième semaine n’a pas été très différente de la première. L’art de faire du travail invisible prédomine sur le reste ! Nous sommes toujours à la recherche d’éventuelles fuites, nous avons démonté quelques planchers, changé des feux qui ne fonctionnaient plus, fait l’inventaire de tous les outils, pièces de rechange, visserie, plomberie, électricité qui traînaient certainement depuis plusieurs années au fond d’un coffre à en croire la quantité de rouille accumulée. Nous avons lutté pour ouvrir la porte du lave-linge que nous n’avons pas réussi à mettre en marche. Ce n’est pas faute d’avoir une fois de plus joué aux contorsionnistes, ou de m'être retrouvé en position foetale au fond d’un coffre armé d’une lampe torche pour essayer de trouver la solution… Décidément notre bricolage n’est pas glorieux pour le moment, et malgré un premier repérage des circuits de tuyaux dans les fonds du bateau, nous ne pourrons pas échapper à une reprise complète de tous les réseaux dans les prochaines semaines. Du plaisir en perspective donc… Et pour couronner le tout, le dernier jour, c’est notre radiateur d’appoint qui s’est décidé à ne plus s’allumer. Cela aurait été anecdotique si dehors la tramontane ne soufflait pas à 80km/h, renforçant l’impression de froid… Bon, c’était peut-être un signe qu’il fallait que l’on rentre pour faire un break.


Profiter du voyage avant la destination
Mais ce n’est pas le sujet principal de ce post. En étant sur la route pour revenir à Bordeaux, nous réalisions à quel point nous sommes en permanence en train de nous presser. Tout va plus vite et nous voulons toujours aller plus vite sans même nous en rendre compte. Par exemple, combien d’entre nous empruntent l’autoroute pour de longs voyages? Probablement une très grande majorité. C’est devenu presque naturel, le temps de voyage est à peu près maîtrisé et c’est plutôt confortable. On ne se pose plus la question de savoir si on prend les routes nationales ou départementales. Et pourtant, nous nous privons certainement de découvrir ou re-découvrir des lieux et des paysages magnifiques, d’aller à la rencontre de gens. Au lieu de ça, on fonce, nous restons concentrés sur notre destination sans finalement profiter du voyage. Pour notre prochain déplacement, nous nous sommes mis un point d’honneur à sortir des sentiers battus pour profiter du patrimoine qui jalonne nos routes.
Savoir s'ajuster et composer
Au cours de ces deux semaines avec les enfants, nous avons dû par la force des choses revoir notre rapport au temps. La vie en bateau, même au port, c’est une logistique différente de la maison. Ce n’est pas une surprise et nous l’avons toujours eu en tête. Nous nous étions fixé de rythmer nos journées pour être capables de travailler sur nos dossiers professionnels, gérer les travaux du bateau et nous occuper des enfants pour profiter du temps avec eux. C’est un équilibre que l’on essaie de conserver même si pas forcément évident à maintenir. La logistique qu’engendre le bateau peut rapidement prendre le pas sur certaines priorités de la journée. La routine matinale en fait partie. Juste aller prendre une douche peut parfois être une longue expédition quand nous sommes au port, et occuper plus d’une heure dans la journée. Mais nous devons composer avec ça et finalement, ça nous ramène à l’essentiel.

Savourer tous les moments...
Malgré toutes les péripéties du bord, nous savourons tous les moments. Nous n’avons pas mauvaise conscience pour ne pas avoir réussi à terminer une tâche dans notre journée. Et pour vivre dans un espace restreint, conserver cet état d’esprit devrait apporter de la sérénité et éviter quelques frustrations. Vive la paix des ménages!
La sagesse vient de l’expérience…
Belle leçon de vie qui se met en place…
Vous allez y arriver… à votre rythme…